Vendredi 14 juin
20 h - Moulin des Tricoteries - Le Favril
Soirée-rencontre autour des projections de deux films : "La Java Bleue" réalisé par Sophie-Charlotte Gauthier et Anne Loubet et "Laid Back" réalisé par Benoît Ménéboo et Williams Thery en écho à des textes d'Antoine Choplin.
La java bleue
L’origine du film « La java bleue »
Dans le cadre d’une résidence de création initiée par la POPARTs pour l’exposition « Se tenir droit » du printemps 2011 ; la photographe s’est immergée à la maison de retraite Les jardins de la Crau de Miramas, dans le service appelé Cantou (foyer en occitan) qui accueille des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Elle s’est associée avec la réalisatrice Sophie Charlotte Gautier pour envisager une collaboration en images et en sons et orienter le travail vers une autre forme, vers un documentaire de création.
Le film interroge par sa forme originale (un montage d’images photographiques et de son) notre rapport à la réalité et au temps, il nous plonge de manière sensible et décalée dans l’univers clos du lieu et de ses occupants.
Synopsis
Aux jardins de la Crau, il y a Andrée l’élégante couturière, Françoise et son inséparable singe, André chanteur infatigable de La Java bleue, Lucie avec son humour ravageur, Maria la grecque… Autant de personnes qui vivent avec la maladie d’Alzheimer comme égarées en pays inconnu, aux frontières d’un passé oublié, dans une histoire qui se réinvente chaque jour.
Ce film sonde l’univers fragile de ces personnes et s’interroge sur la manière dont elles vivent cette réalité altérée, douloureuse et insolite, étant ainsi amenées à redéfinir leur rapport au monde, aux autres, à leur propre individualité. Il est question du temps, de l’espace de vie, de l’enfermement, autant d’éléments incontournables permettant de mieux comprendre le contexte dans lequel évoluent les résidents.
La java Bleue, se propose d’aller à la rencontre, toute en sensations, de ces hommes et femmes. Le film est porté par le désir de bousculer des peurs, d’enrichir notre vision de la vieillesse et des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Établir le contact, faire le lien en donnant à entendre leur voix, c’est aussi, d’une certaine manière, leur redonner une identité.
Sophie Charlotte Gautier – Anne loubet
Laid back
L’origine du film « Laid back »
« Laid-back » est une envie vidéographique de Benoît Ménéboo et Williams Thery en écho à un choix de texte d’Antoine Choplin.
Le film a été diffusé en septembre 2012 dans une usine de tracteur russe dans le cadre du festival Art et paysage « Taide polku , Bonjour » de Mynamäki au sud de Turku en Finlande . Sous la forme de propositions plastiques et performatives, artistes français et finlandais se sont confrontés ensemble aux caractères du paysage qu’offre l’identité d’ Asemanseutu et la rivière Mynäjoki.
Synopsis
Que faire de la perte ?
De la possessivité naît le manque, le manque des habitudes, des repères, du contact, du réceptacle, de la chair, produit la désorganisation du système, la peur du vide, de la constance, pas de réponse…
Cette proposition est la suite d’une exploration que je mène depuis quelque temps sur le temps en vidéo, contretemps, contrepoint, contrecoup du passage de l’image fixe à l’image animée. Contrarier le rapport à l’image en mouvement, casser les rythmes, ponctuer des déplacements immobiles, produire des projections mentales, se circonscrire, borner, limiter pour mieux observer.
L’écriture d’Antoine Choplin m’a renvoyé aux contours du paysage, nourrie de déambulation, de pourtours, de méandres introspectifs. Cette construction plastique que je mets en résonnance à l’univers de l’auteur cherche à nouveau à explorer des interstices dans l’exaltation ou dans l’impassible éveil, formes en rémanences, faites d’images entretenues et repassées, nourries d’une décontraction intranquille.
Benoît Ménéboo